La démocratie ce n’est pas que l'élection. Mais c’est
une lapalissade de dire que notre système politique connaît une profonde crise
de la représentativité.
De fait, nous assistons à la lente dégradation de ce
système représentatif malgré les 24 réformes constitutionnelles depuis 1958. La
dernière de ces dégradations est la
disparition de l’élection uninominale du Conseiller Général. Or cette élection
cantonale était la seule qui permettait à un citoyen individuel de pouvoir se
présenter sans grands risques financiers. Alors malgré de timides avancées, la
tendance ne s'inverse pas.
Aussi certains voient dans l’élection une perversion à
supprimer, et imaginent des solutions aussi farfelues que le tirage au sort
pour y suppléer. Cette solution est une impasse dramatique, car cela revient à
établir une instance décisionnelle quasiment d’essence divine.
La nouvelle proposition est basée sur les conditions de
l’éligibilité. Le système électoral conduit à la création automatique d’une
oligarchie, qui à force d’abus de pouvoirs, crée une incompréhension entre les
attentes citoyennes et les décisions politiques. La précarisation de cette
oligarchie devient donc une nécessité vitale pour la démocratie. Il n’y a aucun
tabou à avoir.
Depuis la démocratie grecque, il est reconnu « que seule
une aristocratie libérée des conditions du travail était apte à délibérer
politiquement. ». Ainsi de fait, rien n’a pas beaucoup changé. C’est donc là
qu’il faut porter l’effort démocratique, en renversant cet ordre des choses par
le biais d’une condition d’inéligibilité financière, telle qu’au dessus d’un
certain revenu, le citoyen n’est plus éligible. Cette proposition ne rompt pas
l’égalité de droit des citoyens, puisque tout le monde conserve le droit de
vote, « un citoyen, une voix ».
En France en 2012, 10% des salariés gagnent plus de 3317
Euros, et le salaire médian est de 1675 euros.
Il est donc judicieux de fixer le seuil financier qu’il ne faut pas
dépasser pour être éligible entre 3317 euros et 3500 euros de telle sorte que
seulement moins de 10 % des salariés ne puissent pas être candidats aux
élections. Le seuil raisonnable individuel pourrait donc être fixé à 3500 euros
brut par mois.
Aussi, il est clair que cette proposition entraîne une
diminution de l’indemnité parlementaire, condition évidente pour pouvoir se
représenter. ! Mais le principe qu’ « il n’y a pas de pouvoirs sans abus de
pouvoir », demeure. C’est la raison pour laquelle cette proposition n’est pas
exclusive de toutes les réformes utiles, pour encadrer l’exercice des mandats
électoraux.
Cette proposition n’est pas si saugrenue, puisqu’ il est
clair que dans notre civilisation basée sur le profit, l’argent est devenu la
servitude la mieux partagée. Il est bon et pertinent de s’y attaquer
frontalement. Libérée de cette servitude, alors la capacité politique de
délibération des conditions de vie reprendra le dessus et sera favorisée.
Avec le Contre Pouvoir Citoyen (voir article précèdent du blog), cette nouvelle proposition prépare ainsi une nouvelle civilisation démocratique, ou un nouvel âge de la démocratie.
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